Eclairage scientifique sur les sols forestiers et la nécessité de préservation
Les Assises de la forêt et du bois ont mené un travail collectif avec les institutions publiques pour réunir et mobiliser les connaissances scientifiques sur les sols forestiers. En s’inscrivant pleinement dans la feuille de route « Forêt » de la planification écologique, un plan ambitieux voit enfin le jour pour une prise en compte internationale et européenne des enjeux bénéfiques de la préservation des sols. Il apparait désormais une reconnaissance inévitable que les sols forestiers sont le réservoir le plus important pour stocker le carbone (et non la biomasse aérienne) ; et que leurs préservations est essentielle pour atteindre les objectifs climatiques. Voici un tour d’horizon de cette feuille de route et des actions concrètes qui favorisent la préservation des sols forestiers.
1. Les sols forestiers : un patrimoine vivant et précieux
Les sols forestiers ont un rôle fondamental dans les cycles de l’eau, du carbone et des éléments nutritifs. Ils stockent plus de carbone que la biomasse aérienne, et fonctionnent comme le principal réservoir de Biodiversité (faune et micro-organismes du sol comme les Bactéries et les Champignons).
Leurs vulnérabilités sont influencés par le climat, le substrat géologique, l’histoire de l’usage des terres et les modes de gestion.
2. Fonctionnement et composition
Les sols forestiers sont constitués de plusieurs horizons (couches), incluant : la litière qui comprend la matière organique fraîche, l’humus qui se forme par dégradation de la matière organique par la faune et les micro-organismes, les horizons minéraux qui rassemblent moins d’activité microbienne de dégradation de la matière organique mais qui s’empilent au gré de son stockage par formation lente.
Les interactions complexes entre racines, organismes vivants, matière organique et minéraux dans les processus de minéralisation, humification et stockage du carbone demeurent encore aujourd’hui très peu connues et demandent un champ de mobilisation scientifique plus important.
Néanmoins, les sols forestiers stockent environ 75% du carbone total des forêts françaises. Les sols jouent un rôle clef à long terme dans la séquestration qui s’avère plus stable que celui contenu dans les arbres, eux-mêmes soumis à une exploitation pour l’usage du bois.
3. Menaces pour leur préservation
Précédemment évoqué, les sols forestier sont sensibles aux changements climatiques (risques accrus de sécheresses, feux, ravageurs), à l’érosion naturelle, à la perte de matière organique, à l’acidification et à la pollution. Ils sont également sensibles aux pressions humaines dans l’exploitation.
- Compaction par les engins forestiers : altère la porosité, diminue l’infiltration d’eau et l’activité biologique.
Pression accrue de l’exploitation : coupes à blanc-étoc, coupes rases, brûlages, apports de traitement phytosanitaires, dessouchage, labour, etc.
4. Recommandations pour préserver les sols forestiers
Adapter les pratiques sylvicoles : limiter les passages d’engins, éviter les coupes rases, maintenir un couvert végétal.
Mettre en place un suivi régulier des sols (indicateurs de compaction, matière organique…).
Encourager la formation des gestionnaires forestiers sur les fonctions du sol.
Favoriser les systèmes de gestion forestière à couvert continu ou irrégulier.
Intégrer la valeur carbone des sols dans les politiques climatiques et de compensation.
Le mot de CARBON FOREST
En qualité d’opérateur privé sur le marché carbone volontaire, nous favorisons le système de gestion forestière à couvert continu et sommes les seuls à intégrer la valeur carbone des sols dans notre démarche de programmes environnementaux. Pour ce faire, nous conduisons des études et analyses de sols pour mesurer la préservation du stock initial et valorisons uniquement le gain additionnel de carbone emmagasiné par les sols par application de notre méthode de suivi du couvert continu.
Le sol forestier est vivant, fragile, essentiel. Il est un capital naturel stratégique face au changement climatique, et mérite une attention accrue dans la gestion forestière.
Préserver ses fonctions écologiques et climatiques, c’est préparer la forêt de demain.